Initiation d’un traitement AVK : éviter l’héparinothérapie concomitante

11/01/2017 Par Marielle Ammouche

Une étude de l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) met en évidence une augmentation du risque de saignements le premier mois en cas de double anticoagulation par Hbpm et AVK, en comparaison des AVK seuls, lors de l’initiation d’un traitement anticoagulant.

L’ANSM a réalisé cette étude à partir des données du Système national d'information inter-régimes de l'Assurance maladie (Sniiram). Son objectif était de comparer les risques à court terme de saignement d’un coté, et d’accident vasculaire cérébral ischémique ou embolie systémique (AVCi/ES), d’un autre coté, lors de l’initiation du traitement anticoagulant, selon que celle-ci avait comporté une initiation par une double anticoagulation AVK-HBMP ou par AVK uniquement. Au total, 90 826 individus ayant initié une anticoagulation orale par antivitamine K (AVK) entre janvier 2010 et novembre 2014 pour une fibrillation auriculaire non valvulaire prise en charge en ville ont été inclus dans cet essai. Pour 30 % de ces patients, les AVK avaient été prescrits avec une héparinothérapie simultanée.  Les résultats montrent qu’au cours du premier mois suivant l’initiation du traitement anticoagulant, le risque de saignement est 60 % plus élevé dans le groupe "double anticoagulation d’initiation AVK-HBPM" (0,47 %) que dans le groupe "AVK monothérapie" (0,30 %). "Cette différence disparaît cependant au cours des deux mois suivants", précise l’ANSM. Concernant les AVCi/ES, aucune différence significative n’a été observée entre les deux groupes, ni à un mois, ni plus tard. Ainsi, « les résultats de cette étude constituent un argument supplémentaire en défaveur d’une héparinothérapie par HBPM lors de l’initiation d’un traitement par AVK, le temps d’équilibrer le traitement par AVK (INR cible). Cette pratique, sauf pour des cas particuliers (patients à haut risque thrombotique requérant une anticoagulation efficace sans délai) devrait être évitée dans la mesure où dans ce contexte elle n’est pas indiquée et qu’elle augmente le risque hémorragique sans diminuer le risque thromboembolique artériel », conclut l’agence du médicament.

 
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