HPV : la vaccination dans les collèges est "décevante", selon les spécialistes

15/01/2024 Par Mathilde Gendron
Santé publique
Lancée en octobre dernier, la campagne de vaccination contre le papillomavirus à destination des élèves de 5e n’a pas obtenu les résultats escomptés. Si l’ancien ministre de la Santé, Aurélien Rousseau, avait reconnu que la vaccination n’était "pas aussi haute qu’on voudrait", ce jeudi, ce sont les spécialistes qui la juge "décevante". 

 

En octobre dernier, l’ancien ministre de la Santé, Aurélien Rousseau, lançait une campagne de vaccination contre le papillomavirus dans les classes de 5e au collège. Alors que l’objectif était d’abord de vacciner 30% des élèves, le ministre de l’époque avait déclaré : "Je pense qu’on n’y sera pas". Finalement, l’objectif avait été revu à la baisse passant à 150 000 collégiens de 5e vaccinés, sur un total d’environ 800 000 élèves de collèges publics et privés sous contrat.  

A titre d’exemple, la région Grand Est, considérée comme une "bonne élève" au sujet de la vaccination, comptabilise, d’après les chiffres donnés par l’ARS, un total de 7 486 élèves vaccinés, alors que l’objectif était de 19 311. 

"On commence à avoir de premiers chiffres, mais pas encore pour toute la France. On estime qu'ont été vaccinés avec une première dose environ 10 à 15% des collégiens de 5e", informe, ce jeudi, le Pr Xavier Carcopino, président de la Société française de colposcopie et de pathologie cervico-vaginale (SFCPCV) et chef de service de chirurgie gynécologique à l'hôpital Nord de Marseille. La deuxième dose se fera quant à elle au mois de juin. Pour son confrère, le Pr Geoffroy Canlorbe, secrétaire général de la SFCPCV, l’objectif fixé était pourtant "modéré". "On s’attendait à mieux", estime-t-il.  

Selon la société, si les chiffres sont si mauvais, c’est en partie à cause d’une organisation "un peu lourde et compliquée". "Il faut plus et mieux communiquer sur l'importance de vacciner les jeunes adolescents avec un vaccin sûr et très efficace" pour "faire à l'avenir du cancer du col de l'utérus une maladie du passé", ajoute le Pr Carcopino. Même si "ce premier retour est décevant", selon le professeur, ce dernier assure qu’il est encore possible de "s'améliorer". En décembre dernier, l’ancien ministre de la Santé avait déclaré : "Je n'ai aucune difficulté à reconnaître qu'il y a des choses à adapter." 

 
[Avec AFP] 

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