Deux agressions en quelques mois : à Auxerre, SOS Médecins songe à arrêter les consultations

02/02/2024 Par Mathilde Gendron
Violence
Ce jeudi 1er février, à Auxerre (Yonne), un médecin de SOS a été agressé verbalement par un homme de 42 ans, révèle France Bleu Auxerre. Une plainte a été déposée par le praticien. 

 

Ce jeudi 1er janvier, avant 15 heures, un médecin de SOS a été victime d’une agression, indique France Bleu Auxerre. Selon nos confrères, le suspect, âgé de 42 ans, serait le mari d’une de ses patientes. Alors que cette dernière se trouvait dans le cabinet du médecin, son mari aurait fait irruption et aurait insulté et menacé le praticien. Il réclamait un arrêt de travail pour sa femme. Les forces de l’ordre ont pu interpeller l’individu de 42 ans, et le placer en garde à vue. Le médecin a déposé plainte pour agression. 

Cette altercation survient deux mois après une précédente agression, sur un autre médecin de SOS du cabinet. Ce dernier a dû être arrêté pendant 30 jours. "Avec cette énième agression, on se questionne une nouvelle fois sur la possibilité de poursuivre les consultations", reconnaît le Dr Philippe Mifsud, président de SOS Médecins à Auxerre. Fin décembre, il déclarait déjà à la radio locale que l’arrêt des consultations pouvait faire partie "des options" envisagées. "Aucune décision ne sera prise sous le coup de la colère, ce sera le fruit d'une réflexion posée et certainement assez longue", précise-t-il. 

Également interrogé, un autre praticien de SOS médecins d’Auxerre se dit "fatigué" de ces multiples incidents. "En salle d'attente, les gens peuvent se battre. On a des collègues qui se font agresser, on se sent abandonnés. À SOS Médecins, on s'use, on se décarcasse, on rend service à la population, en soignant tout le monde, sans distinction, sans rendez-vous", témoigne-t-il. Le médecin en veut plus particulièrement aux pouvoirs publics qui "préfèrent mettre sur pied des maisons médicales avec de l'argent public plutôt que d'aider SOS Médecins. On demande à travailler dans un endroit sécurisé, avec des caméras. Au lieu de ça, on est mis à l'écart et on se fait agresser". 

 
[Avec France Bleu

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