Augmenter le niveau d’activité physique dans la population doit être une priorité de sante publique

07/03/2022 Par Pr Philippe Chanson
Endocrinologie-Métabolisme Médecine interne

Les Autorités de santé mondiales se sont donné l’objectif de réduire l’inactivité physique de 15% d’ici 2030. La plupart des adultes voient leur médecin généraliste une fois par an et les professionnels de santé en soins primaires ont donc l’opportunité de promouvoir de manière routinière l’activité physique pour leurs patients. Cependant, des données préalablement rapportées ont montré des résultats mitigés sur le rôle des médecins de soins primaires dans ce domaine, ce qui a conduit une équipe britannique à faire une revue systématique avec méta-analyse des essais randomisés contrôlés sur les effets d’une activité physique en aérobie proposée ou suggérée par les professionnels de santé en soins primaires en comparaison d’une prise en charge « habituelle ». Quarante-six essais randomisés contrôlés sur 14 566 publications ont été inclus dans la méta-analyse portant sur un total de 16 198 participants. Les interventions d’activité physique proposées directement par des professionnels de santé en soins primaires ou prescrites par eux ont augmenté le niveau d’activité physique d’intensité vigoureuse de 14 minutes/semaine (IC 95 % = 4.2 à 24.6 ; p = 0.006). L’hétérogénéité était importante. En limitant l’analyse aux études qui avaient utilisé des systèmes permettant de mesurer directement l’activité physique (par exemple, un podomètre), on ne retrouvait pas de différence significative pour l’activité physique modérée à vigoureuse (différence moyenne = 4.1 minutes/semaine ; IC 95 % = -1.7 à +9.9 ; p = 0.17). Les études qui utilisaient des mesures rapportées par les patients montraient que les participants avec une intervention obtenaient une augmentation de 24 minutes/semaine d’activité modérée à vigoureuse en comparaison des témoins (IC 95 % = 6.3 à 41.8 ; p = 0.008). De plus, l’intervention augmentait de 33 % la probabilité que les patients suivent les recommandations en comparaison des témoins. 14 des 46 études étaient à haut risque de biais mais les analyses de sensibilité excluant ces études ne montraient pas de modification des résultats. En conclusion, les interventions sur l’activité physique proposées ou suggérées par des professionnels de santé en soins primaires semblent efficaces pour augmenter la proportion de sujets ayant une activité physique modérée à vigoureuse. Ces résultats encourageants doivent pousser les autorités de santé et les professionnels de santé à implémenter ces interventions sur l’activité physique à l’occasion des consultations en soins primaires.

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