L'Otan s'autoriserait à réagir en cas de cyber-attaque majeure, citant celle sur le NHS en 2017

28/08/2019 Par Yvan Pandelé
International
Dans un article paru sur le site britannique Prospect, le secrétaire général de l'Otan a évoqué l'attaque des hôpitaux du NHS en 2017 pour justifier le recours à l'article de défense collective de l'alliance en cas de "cyber-attaque sérieuse".

  En géostratégie, il est parfois utile de montrer les dents. C'est ce que vient de faire le secrétaire général de l'Otan, Jens Stoltenberg, dans un article paru sur le site britannique Prospect. Il y affirme qu'une "cyber-attaque sérieuse" serait de nature à justifie le recours à l'article 5 de l'alliance, qui permet à un pays agressé de requérir l'aide des autres pays membres. Autrement dit, la pierre angulaire de l'Otan. Et le haut responsable de citer, dans son argumentaire, l'exemple de la cyber-attaque de 2017 contre les hôpitaux britanniques. Le virus WannaCry avait alors infecté des milliers d'ordinateurs du NHS, paralysant le système de santé pendant des jours. (Bilan estimé : un tiers des hôpitaux affectés, 19 000 consultations annulées, 100 millions d'euros de perte). "La réalité, c'est que les cyber-attaques sont une menace à laquelle il faudra faire face dans les décennies à venir", tranche Jens Stoltenberg.

WannaCry a été développé par le groupe de hackers Shadow Brokers, sans doute piloté par la Corée du Nord, grâce à un outil d'infiltration subtilisé à la NSA. Sa diffusion en 2017 avait semé un vent de panique dans le monde entier, en particulier lorsque le virus – qui crypte les données et les rend contre rançon – s'était infiltré dans le réseau du NHS. De façon générale, les hôpitaux sont considérés comme des cibles très vulnérables en cas de cyber-conflit. Dans l'histoire, l'article 5 de l'Otan n'a cependant été activé qu'une seule fois : à l'occasion du 11 septembre 2001. On était alors loin de quelques hôpitaux désorganisés. [Avec Prospect et Telegraph]

Vignette
 

SAS : accepterez-vous de partager votre agenda ?

Pierre Nevians

Pierre Nevians

Non

A tout problème complexe, il y a une solution simple .... et fausse. Il faut cesser de voir la médecine libérale comme une rustin... Lire plus

0 commentaire





La sélection de la rédaction

"En 10 secondes le diagnostic est fait" : l'échographie par les généralistes, une solution pour faciliter l...
21/02/2024
42
Portrait
"Je suis loin d’avoir lavé mon honneur mais j’ai rétabli l’histoire" : les confidences d’Agnès Buzyn, ministre...
22/12/2023
36
"Se poser dans une bulle, ça fait du bien" : en immersion dans cette unité cachée qui soigne les soignants...
05/01/2024
15
Santé publique
Ce qui se cache derrière la hausse inquiétante de l'infertilité
13/03/2024
17
"Ils ont une peur primaire de la psychiatrie" : pourquoi les étudiants en médecine délaissent cette spécialité
27/02/2024
28
"C'est assez intense" : reportage dans un centre de formation des assistants médicaux
01/03/2024
9