Donald Trump veut payer les médicaments moins cher que tout le monde

08/07/2019 Par Yvan Pandelé
International
Donald Trump a annoncé vendredi en conférence de presse qu'il souhaitait que les États-Unis payent leurs médicaments au prix le plus bas relevé dans les autres pays du monde. Une "clause du pays le plus favorisé" qui laisse pour l'heure les commentateurs pantois.

Voilà qui a dû faire frémir l'industrie pharmaceutique. A l'occasion d'un point presse vendredi 5 juillet, le président américain Donald Trump a déclaré qu'il souhaitait que son pays paye les médicaments au prix des pays où ces derniers sont les meilleurs marché. Cette "favored-nation clause" – "clause du pays le plus favorisé", pour une traduction approximative – devrait faire l'objet d'un décret présidentiel. "Pourquoi est-ce que les autres pays, comme le Canada, devraient payer beaucoup moins que nous ?", s'est indigné le locataire de la Maison-Blanche. "L'industrie pharma a profité du système trop longtemps." Les États-Unis payent leurs médicaments beaucoup plus cher que les autres pays du monde, du fait d'un système décentralisé et dérèglementé. Mais Donald Trump est coutumier des déclarations à l'emporte-pièce, qui n'entretiennent au mieux qu'un vague rapport avec la réalité. En l'espèce, ces déclarations ne sont pas "immédiatement claires pour beaucoup d'experts du système de santé américain", indique le New York Times, qui s'escrime néanmoins à les interpréter. Les propos de Trump pourraient être une référence à un plan du ministère de la Santé américain de baser le prix d'achats des médicaments par Medicare (la couverture maladie pour les plus modeste) sur un index d'une quinzaine de pays, dont le Canada, le Royaume-Uni, le Japon ou la Slovaquie. Mais les achats de médicaments par le gouvernement ne représentent qu'une part infinitésimale du marché américain, l'essentiel étant pris en charge par des intermédiaires privés.  Le quotidien newyorkais évoque une autre solution. L'énigmatique déclaration de Trump se rapproche d'une proposition de loi républicaine, qui n'a pas encore été examinée par le Congrès, qui propose de conditionner l'entrée sur le marché d'un médicament à la modération des prix. Pour obtenir une AMM, un laboratoire devrait s'engager à ne pas vendre son produit plus cher que le minimum des prix relevés dans cinq pays : le Canada, la France, le Royaume-Uni, le Japon et l'Allemagne. [Avec le NY Times]

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A tout problème complexe, il y a une solution simple .... et fausse. Il faut cesser de voir la médecine libérale comme une rustin... Lire plus

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