Espérance de vie : 14 000 décès supplémentaires recensés en zones rurales par rapport aux zones urbaines

20/04/2023 Par Mathilde Gendron
Santé publique
Selon une étude de l’association des maires ruraux de France (AMRF), publiée ce jeudi 20 avril, l’espérance de vie est différente en fonction de la zone où l’on habite. En moyenne, les zones rurales recensent 14 000 décès de plus par rapport aux zones urbaines. 

 

Les écarts se creusent entre zones rurales et zones urbaines. Dans sa dernière étude, l'association des maires ruraux de France (AMRF) compare, sur les 30 dernières années, l’écart d’espérance de vie entre les personnes vivant en zones rurales et en zones urbaines. L’écart est de plus de deux ans pour les hommes et près de 1 an pour les femmes. Pourtant, en 1990, cet écart était quasiment nul. L'étude recense également 14 216 décès chaque année en plus en zones rurales, par rapport à l’espérance de vie en ville.  

Pour calculer, l’association de maires a mis en place un "indicateur comparatif de mortalité" pour chaque territoire. Cela a montré une grande différence entre l’Outre-mer, le Nord et l'Est de la France, avec le reste du territoire. L’étude montre aussi une différence entre les préfectures et le reste du département. "Les zones de surmortalité les plus importantes sont situées aux limites des départements et très souvent aux marges des régions à cheval sur deux ou trois départements. Ces territoires sont comme des délaissés de l'organisation territoriale", rapporte l'AMRF. Dans les préfectures, l’accès aux services de santé y est plus facile. L’étude avance que "la centralisation des soins a des effets délétères qui contribuent à l'abandon des territoires périphériques". 

Source : AMRF

L'AMRF demande une "refondation de la démocratie sanitaire" et propose quatre solutions, qu’elle a élaborées avec 35 réseaux de professionnels de santé et d'élus. 

  • Rendre obligatoire la diversification des lieux de stage des étudiants en santé, en développant notamment les hébergements territoriaux et les aides au transport ;
  • Mettre en place et développer les Escap : équipes de soins coordonnées autour du patient, grâce par exemple à des expertises à distance en téléconsultation ;
  • Mieux répartir les professionnels de santé à l’aide d’un guichet unique d'accompagnement qui centralise à l'échelle de chaque département, les besoins territoriaux, les aides financières, l'accompagnement administratif et les informations relatives à la vie familiale du professionnel ;
  • Développer de nouvelles manières de pratiquer, susceptibles d'assurer à la population une prise en charge rapide et en proximité. 

[Avec France Bleu

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A tout problème complexe, il y a une solution simple .... et fausse. Il faut cesser de voir la médecine libérale comme une rustin... Lire plus

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