Prescriptions irrégulières : six mois de prison avec sursis requis contre un généraliste, ex-adjoint au maire de Marseille

19/12/2023 Par Pauline Machard
Faits divers / Justice
L’accusation reproche au médecin généraliste d’avoir prescrit, hors-cadre, des médicaments classés ou assimilés stupéfiants, à un toxicomane.   

 

Six mois de prison avec sursis et 2 500 euros d’amende. C’est la peine requise à l’encontre du Dr Patrick Padovani, ancien adjoint à la santé et aux addictions du maire de Marseille Jean-Claude Gaudin (Les Républicains), de 2008 à 2020. Le médecin, âgé de 75 ans, comparaissait lundi 18 décembre devant le tribunal correctionnel de la Cité phocéenne, suspecté d’avoir irrégulièrement prescrit en renouvellement du Rivotril, de la Ritaline et du Subutex - des médicaments classés ou assimilés stupéfiants - à un toxicomane, entre mars et juin 2021.  

À l’époque, le toxicomane, atteint d’épilepsie, de troubles schizophréniques et d’infections sanguines liées à ces injections, avait été éloigné temporairement - 6 mois - du centre de soins, d’accompagnement et de prévention (Csapa), où le Dr Padovani intervient, après une altercation verbale avec le personnel. C’est l’interpellation de l’homme (décédé depuis), en juin 2021, alors qu’il revendait sous le manteau des comprimés de Rivotril, qui a déclenché les poursuites contre le médecin.  

 

“Des renouvellements à l’aveugle” 

Car le Dr Padovani, souhaitant trouver une solution à la prise en charge de ce toxicomanie refusé de tous les centres de soins de la ville, et qui voulait assurer la “continuité des soins”, avait alors décidé de rédiger les ordonnances : “Vu sa dangerosité pour lui et pour la société, il fallait une action rapide, s’est-il justifié au tribunal. Car pour obtenir un rendez-vous chez un psychiatre, il faut attendre 8 mois et pour un neurologue, ce n’est pas avant une année. J’ai donc prolongé ses traitements. Son protocole de soins courait jusqu’au 29 septembre.”  

Or, pour le Parquet, le Dr Padovani, étant généraliste, n’avait pas le droit de prescrire ces médicaments classés ou assimilés stupéfiants (le Subutex nécessitant même une ordonnance sécurisée), sans une ordonnance annuelle signée d’un spécialiste. Le fait de s’abriter derrière un protocole de 3 ans signé entre la CPAM et le patient n’est pas recevable pour la procureure. "Ce sont des renouvellements à l’aveugle”, a-t-elle fait valoir.  Le jugement sera rendu le 5 février.  

[Avec AFP, La Marseillaise, La Provence

Faut-il raccourcir les études de médecine?

Marc Jouffroy

Marc Jouffroy

Oui

Bien sûr qu'il faut supprimer les usines à gaz redondantes type Pass-Las, inventées pour justifier leur existences par les ruineux... Lire plus






Faut-il raccourcir les études de médecine?

Marc Jouffroy

Marc Jouffroy

Oui

Bien sûr qu'il faut supprimer les usines à gaz redondantes type Pass-Las, inventées pour justifier leur existences par les ruineux... Lire plus






 
Vignette
Vignette

La sélection de la rédaction

"En 10 secondes le diagnostic est fait" : l'échographie par les généralistes, une solution pour faciliter l...
21/02/2024
42
Portrait
"Je suis loin d’avoir lavé mon honneur mais j’ai rétabli l’histoire" : les confidences d’Agnès Buzyn, ministre...
22/12/2023
36
"Se poser dans une bulle, ça fait du bien" : en immersion dans cette unité cachée qui soigne les soignants...
05/01/2024
15
Santé publique
Ce qui se cache derrière la hausse inquiétante de l'infertilité
13/03/2024
17
"Ils ont une peur primaire de la psychiatrie" : pourquoi les étudiants en médecine délaissent cette spécialité
27/02/2024
28
Podcast
"C'est assez intense" : reportage dans un centre de formation des assistants médicaux
01/03/2024
9