Poursuivi pour homicide involontaire après le décès d’une patiente, un médecin relaxé

11/01/2021 Par Louise Claereboudt
Faits divers / Justice
Un médecin exerçant dans l’agglomération de Caen a été relaxé le 1er décembre 2020 par le tribunal judiciaire de la ville normande. Il était poursuivi pour mise en danger de la vie d’autrui après le décès d’une patiente dépressive à qui il avait prescrit de puissants antidouleurs.
 

Le prévenu comparaissait le 1er décembre pour violation délibérée d’une obligation réglementaire de sécurité ou de prudence et pour aide à l’usage de stupéfiants. En décembre 2012, le médecin de la banlieue de Caen (Calvados) avait en effet prescrit du Skenan, un puissant antidouleur, à une aide-soignante dépressive et souffrant de douleurs au dos. Mais quelques jours plus tard, la jeune femme décédait à l’hôpital. Une information judiciaire avait alors été ouverte en juin 2013 pour homicide involontaire après qu’une enquête administrative de la CPAM avait mis en lumière des “prescriptions inadaptées en dehors du protocole de soins”, rapporte Ouest France. Dans ce cadre, neuf patients, décrits comme étant pharmacodépendants, avaient été signalés. Selon le quotidien local, le médecin aurait prescrit du Skenan “à fortes doses” et “pendant 28 jours”. A la suite de cette enquête, le conseil de l’Ordre des médecins avait pris la décision de suspendre le praticien durant six mois, en 2015. Ce dernier dénonçait des “comportements en contradiction avec le Code de la Santé publique”.

Lors de sa comparution devant le tribunal de Caen, en décembre dernier, le médecin a assuré avoir “bien examiné la patiente”. “Tout était cohérent”, a affirmé l’homme de 63 ans. Son avocate, elle, a mis en avant une patientèle parfois compliquée avec “des punks à chien en manque”. Pour le procureur, qui a requis un an de prison avec sursis et une interdiction d’exercer d’un an, a estimé pour sa part qu’un quartier difficile “n’autorise pas de dérogation”. Le délibéré, rendu le 5 janvier 2021, a finalement relaxé le praticien “de l’intégralité des faits reprochés”. Les parties civiles ont été déboutées.    [avec Ouest France]

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