Après le décès d’un patient aux urgences de Strasbourg, le personnel dénonce le manque de lits

01/04/2022 Par Pauline Machard
Le manque de lits d’hospitalisation et l’encombrement des urgences auraient-ils entraîné la mort d’un homme ? C’est en tout cas ce que pensent des membres du personnel du CHRU de Strasbourg, depuis le décès d’un de leurs patients, qui avait attendu une douzaine d’heures avant d’être pris en charge. 

Les faits se sont déroulés de la manière suivante. Mercredi 16 mars, dans la soirée, un homme se présente aux urgences du Nouvel hôpital civil. Mais il faut attendre le lendemain matin, le jeudi, dans le courant de la matinée, pour qu’il soit pris en charge pour une hémorragie digestive. Trop tard ? Le patient décède ce matin-là, selon le récit de Rue89 Strasbourg, confirmé à l’AFP par des soignants.  

L’hémorragie digestive, “c’est quelque chose qu’on sait très bien soigner. Mais indéniablement, à force de retarder le début des soins à cause d’un manque de lits disponibles, cela crée une perte de chance pour le patient”, estime Sébastien Harscoat, praticien hospitalier. “On en arrive à un point où on est constamment engorgés. On ne peut plus accueillir, et malgré nos alertes, rien ne se passe”, a-t-il poursuivi.  

Selon Christian Prudhomme, secrétaire général du syndicat Force ouvrière aux hôpitaux universitaires de Strasbourg, cet encombrement des urgences est devenu un problème chronique : “Ce qui s’est passé est dramatique, mais ça devait arriver”, regrette le syndicaliste, qui réclame l’ouverture d’une enquête par l’Inspection générale des affaires sociales (Igas). Le CHRU a lui fait savoir que le décès a été déclaré “événement indésirable grave”, et a annoncé l’ouverture d’une enquête administrative.  

En décembre dernier déjà, les urgentistes des hôpitaux universitaires de Strasbourg écrivaient dans une lettre ouverte : “Nous tâchons quotidiennement de vous offrir [...] un accueil digne et une prise en charge adaptée [...] Nous estimons qu’à ce jour, il nous est impossible de vous prendre en charge aux urgences en totale sécurité”, rappellent les DNA.  

[Avec AFP, Rue89 Strasbourg, Les Dernières nouvelles d’Alsace

SAS : accepterez-vous de partager votre agenda ?

Avocat  Du Diable

Avocat Du Diable

Oui

C'est absolument formidable , quand je me repose sur un transat, avec dans mon verre une orange fraichement pressée, en compagn... Lire plus

0 commentaire
3 débatteurs en ligne3 en ligne





 
Vignette
Vignette

La sélection de la rédaction

"En 10 secondes le diagnostic est fait" : l'échographie par les généralistes, une solution pour faciliter l...
21/02/2024
42
Portrait
"Je suis loin d’avoir lavé mon honneur mais j’ai rétabli l’histoire" : les confidences d’Agnès Buzyn, ministre...
22/12/2023
36
"Se poser dans une bulle, ça fait du bien" : en immersion dans cette unité cachée qui soigne les soignants...
05/01/2024
15
Santé publique
Ce qui se cache derrière la hausse inquiétante de l'infertilité
13/03/2024
17
"Ils ont une peur primaire de la psychiatrie" : pourquoi les étudiants en médecine délaissent cette spécialité
27/02/2024
28
Podcast
"C'est assez intense" : reportage dans un centre de formation des assistants médicaux
01/03/2024
9