Régulation à l'installation des médecins : le député Guillaume Garot revient avec une nouvelle proposition de loi

18/03/2024 Par Louise Claereboudt
Démographie médicale
Lors des assises départementales de la santé de Dordogne, ce vendredi 15 mars, le député de la Mayenne a indiqué travailler à une deuxième version de sa proposition de loi transpartisane, consacrant, entre autres, la régulation à l'installation des médecins.

"Chaque fois que les déserts médicaux avancent, c'est la République qui recule", a estimé le député PS de la Mayenne Guillaume Garot, aux assises départementales de la santé de Dordogne, vendredi 15 mars. "Quand on n'a pas accès à un médecin près de chez soi, qu'on peine à avoir un rendez-vous, il est évident que l'on se sent relégué, abandonné. On a la sensation d'être un citoyen de seconde zone." Grand témoin de cet événement qui avait lieu à Périgueux, le parlementaire, fervent défenseur de la régulation à l'installation, est venu exposer ses "solutions" pour faire face aux difficultés d'accès aux soins dans les territoires.

  "C'est la promesse républicaine d'égalité de tous face à la santé qui est en jeu. Aujourd'hui, cette promesse n'est pas garantie", a-t-il déclaré. "Il y a trois fois plus de généralistes par habitant dans les Hautes-Alpes qu'il n'y en a dans l'Eure-et-Loir. Du côté des spécialistes, il y a 18 fois plus d'ophtalmologistes par habitant à Paris qu'il n'y en a dans la Nièvre, pour les dermatologues, on est à 23 fois plus à Paris que dans la Creuse. C'est ça la réalité, c'est une injustice profonde. Le pacte républicain est profondément remis en cause…"

Assurant vouloir "garantir à chacun en France, où qu'il habite, un égal accès aux soins", celui qui fut ministre délégué à l'agroalimentaire au sein du Gouvernement de Jean-Marc Ayrault (2012-2014), a dit s'inscrire "en faux par rapport à une petite musique que l'on entend trop souvent qui est de dire 'La solution viendra des territoires'. Cela crée une très forte surenchère, une concurrence [entre ces territoires]". "On doit sans doute modifier les règles d'exercice médical à l'échelle nationale pour reconquérir cette égalité entre les territoires, et donc entre les patients et entre les citoyens", a-t-il défendu. Le député est à l'initiative d'un groupe transpartisan à l'Assemblée nationale qui a pris le sujet des déserts médicaux à bras le corps, et porte des mesures coercitives, dont la régulation à l'installation. Plusieurs propositions ont été déposées ces dernières années par le groupe, mais aucune n'a, pour l'heure, été adoptée. Il a également échoué à faire voter son amendement à la PPL Valletoux conditionnant l'installation d'un médecin dans une zone sous-dotée au départ préalable d'un confrère. Mais, ce vendredi, Guillaume Garot s'est montré déterminé à poursuivre son combat. "Je crois à la régulation à l'installation de nos médecins", comme c'est le cas "pour les pharmaciens" notamment, a-t-il soutenu, précisant qu'il ne s'agissait pas "de la solution unique". "Il faut partir des besoins de santé pour autoriser ou non l'installation d'un médecin généraliste ou spécialiste", a-t-il plaidé, estimant que "depuis 10 ans, les inégalités [d'accès aux soins] se sont aggravées". Et d'ajouter : "Il y a toujours plus de médecins à s'installer là où il y avait déjà beaucoup de médecins […] Lorsqu'il fait beau, du soleil et la mer, en général, il y a pas mal de médecins." Malgré ses récents échecs à convaincre l'Assemblée nationale, le député a jugé avoir réussi à "poser le début dans l'hémicycle", notamment au travers de la PPL Valletoux. "Les mentalités avancent", a-t-il ajouté, indiquant travailler avec le groupe transpartisan à "une deuxième version de [leur] proposition de loi". Parmi les autres mesures défendues par Guillaume Garot : le désengorgement des urgences de l'hôpital, mettre plus de moyens pour former davantage de médecins, la mise en place d'une politique de prévention. "Il y a forme d'échec collectif, j'en prends ma part, j'ai été membre d'un Gouvernement, a-t-il reconnu. [Mais] j'assume aussi ma part de responsabilité pour trouver des solutions nouvelles. Nous, parlementaires, devons être capables de faire bouger les lignes."

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