Pharmacies

Osys, les "petits maux" pris en charge à la pharmacie

13/05/2024 Par Véronique Hunsinger
Pharmaciens
Pharmacies

L’initiative concerne encore peu d’officines, mais elle a le mérite d’avoir, au départ, été concertée entre les unions régionales des professionnels de santé (URPS) bretonnes des médecins et des pharmaciens par son porteur de projet, l’association Pharma Système Qualité. Inspiré par une pratique suisse initiée dès 2012, c’est dans le cadre d’une expérimentation de type "article 51" qui permet de déroger au droit commun qu’est né, à l’automne 2021, le projet Osys, pour "Orientation dans le système de soins". Ce sont aujourd’hui 74 pharmacies, situées uniquement dans des zones à faible densité médicale, qui testent la prise en charge de six "petits maux" : plaie simple, piqûre de tique, cystite, brûlure au premier degré, douleur pharyngée et conjonctivite. 

Le pharmacien, préalablement formé pendant une journée, suit un protocole avec un arbre décisionnel, qui peut déboucher sur un conseil pharmaceutique avec délivrance éventuelle d’un produit hors prescription médicale obligatoire, l’orientation vers le médecin traitant ou vers les urgences. "C’est un outil d’aide à la décision, explique Noëlle Davoust, vice-présidente de l’URPS pharmaciens et membre du comité de pilotage d’Osys. Le conseil pharmaceutique est déjà pratiqué tous les jours dans les officines, mais, dans ce cadre, il est codifié." 

Le pharmacien, qui doit obligatoirement rappeler ensuite le patient, est rémunéré par la CPAM à hauteur de 12,50 euros. "Il ne fait pas cavalier seul, il doit rédiger un compte rendu remis au patient et envoyé, avec l’accord de celui-ci, à son médecin, ajoute la pharmacienne. Cela signifie que nous sommes bien dans le cadre d’une coopération et d’une coordination des soins." 

Depuis août, pour les angines et les cystites, les pharmaciens ont été autorisés à délivrer un antibiotique. "Le pharmacien doit avoir échangé au préalable avec les médecins de son territoire et il indique, avec son accord, le numéro RPPS du médecin traitant au moment de la délivrance de l’antibiotique, précise la vice-présidente de l’URPS. Pour autant, la responsabilité du médecin n’est absolument pas engagée par cette délivrance." 

À ce jour, 4 000 patients ont ainsi été pris en charge dans des officines bretonnes. "Le dispositif permet de recadrer les automédications inappropriées entraînant un retard de prise en charge, défend Noëlle Davoust. Ce tri permet aussi d’éviter des recours aux urgences." Depuis janvier, 110 pharmacies d’Occitanie, de Centre-Val de Loire et de Corse ont emboîté le pas. "Nous souhaitons que la relation entre pharmacien et médecin soit renforcée et que le cœur du projet soit la collaboration en confiance entre professionnels de santé", écrivait l’URPS médecins de Bretagne au début de l’expérimentation. Mais l’élargissement de l’expérimentation semble susciter aujourd’hui quelques grincements de dents côté médecins. 

SAS : accepterez-vous de partager votre agenda ?

Avocat  Du Diable

Avocat Du Diable

Oui

C'est absolument formidable , quand je me repose sur un transat, avec dans mon verre une orange fraichement pressée, en compagn... Lire plus

1 commentaire
1 débatteur en ligne1 en ligne
Photo de profil de B M
4,2 k points
Débatteur Passionné
Médecine générale
il y a 2 mois
Bah dites doc: belle propagande du n'importe quoi. Bravo!...Lire plus
 
Vignette
Vignette

La sélection de la rédaction

"En 10 secondes le diagnostic est fait" : l'échographie par les généralistes, une solution pour faciliter l...
21/02/2024
42
Portrait
"Je suis loin d’avoir lavé mon honneur mais j’ai rétabli l’histoire" : les confidences d’Agnès Buzyn, ministre...
22/12/2023
36
"Se poser dans une bulle, ça fait du bien" : en immersion dans cette unité cachée qui soigne les soignants...
05/01/2024
15
Santé publique
Ce qui se cache derrière la hausse inquiétante de l'infertilité
13/03/2024
17
"Ils ont une peur primaire de la psychiatrie" : pourquoi les étudiants en médecine délaissent cette spécialité
27/02/2024
28
Podcast
"C'est assez intense" : reportage dans un centre de formation des assistants médicaux
01/03/2024
9